Alors si c'est pour toi Pascal, je me fais un plaisir d'écrire tout le poëme:
Si...
-Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
-Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
-Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
-Sans un geste et sans un soupir ;
-Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
-Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
-Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
-Pourtant lutter et te défendre ;
-Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
-Travesties par des gueux pour exciter des sots,
-Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
-Sans mentir toi-même d'un mot ;
-Si tu peux rester digne en étant populaire,
-Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
-Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
-Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
-Si tu sais méditer, observer et connaître,
-Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
-Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
-Penser sans n'être qu'un penseur ;
-Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
-Si tu sais être brave et jamais imprudent,
-Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
-Sans être moral et pédant ;
-Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
-Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
-Si tu peux conserver ton courage et ta tête
-Quand tous les autres les perdront,
-Alors... alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
-Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
-Mais ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire:
-Tu seras un homme mon fils !
Rudyard Kipling 1910.
Mais nous sommes encore hors sujet:
le porteur de menhir...(ou le commissaire j'sais plus) va encore nous interdire!.
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